2013 année zéro
Tout reste à faire, aucun acquis, nul ne m’attend, manches troussées. Je repars à zorro, babaille lypémanie, je vise en riant le ventre du gros sergent 2012, je signe à la pointe de l’épée, fuit fuit fuit.
Le Tiroir est douillet, chauffage central et murs capitonnés. Je m’en vais hiberner, rendez-vous au printemps. Adieu ! Si tout se passe bien j’en sortirai grandi, j’aurai écrit du substantiel. Mon plan de travail pour 2013 : aboutir deux gros livres ainsi que, pour m’amuser, deux petits. Ah ah ! Jamais, jamais, jamais réussi à me tenir cette sorte d’agenda pain-sur-la-planche… J’en dresse encore pourtant, j’y crois, naïf comme un bleu-bite, c’est bon signe, je ne suis pas si décati que ça finalement.
Le prochain livre mis en chantier par le FdT sera une triple première : un roman de genre (pour me dégourdir l’imagination) ; un livre CD (parce que la musique, bon sang, la musique) ; un livre co-écrit avec un musicien (pour les deux raisons pré-citées). Nous l’éditerons peut-être à l’automne, ou alors plus tard, ou alors jamais, on verra, on s’en fout, on est insoucieux de tous les équipages, je vous en souhaite autant, joyeux 13 radieux, à plus tard, je vous embrasse sous le gui.
(La vérité, c’est que j’adore le gui. C’est une plante ingrate, pas très jolie, parasite, sans racines, toxique, férocement éliminée comme une vulgaire ortie, mais en hiver elle est aussi belle que le sapin (de noël) et pour les mêmes raisons : elle est vivace, elle s’accroche, elle pousse alors que le reste de la nature dort si profondément qu’on pourrait croire que tout a succombé et pour toujours. Pas étonnant que l’un comme l’autre soient utilisés dans nos rituels de saison, à proximité du solstice : on leur confie l’incarnation de notre espoir dans le renouveau, la renaissance, au pire l’adaptation, au mieux l’exultation, promise pour plus tard, après la neige. J’aime me promener dans la forêt l’hiver, lever la tête vers le ciel vide et blanc, et voir les arbres secs, dégarnis, chauves, inertes, mais pourtant ornés ici et là d’une grosse boule broussailleuse de gui. C’est une vision bizarre, surnaturelle, une portée d’œufs extraterrestres couvés à notre insu, et rassurante en même temps, la vie dans la mort, le yin dans le yang. En décembre dernier je suis allé en forêt, j’en ai ramené du gui que j’ai accroché sur ma porte. Je crois surtout que j’aime bien les rituels, au fond. Et puis j’aime aussi le Winterreise de Schubert mais il n’y a peut-être pas de rapport.)
Voici, en exclusivité, ma tête de 2013 :
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