Une bonne et une mauvaise nouvelle
Messieurs dames, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne ? Il pleut pas dehors.
La mauvaise ? Je ferme.
Loïc Lantoine, Je ferme
Le onzième et dernier livre inscrit au catalogue du Fond du tiroir a paru voici un an. Comme le précédent, comme d’autres avant lui, il a échoué à atteindre son seuil de rentabilité. Il s’en est fallu de peu, quelques dizaines de ventes ont manqué. Lors de sa création en 2008, le Fond du tiroir avait pour ambition commerciale de vendre juste assez de livres pour être en mesure de fabriquer le suivant. Ce plan ne s’est jamais vraiment concrétisé. J’ai cependant, à chaque fois, remis à flot les phynances et fabriqué le suivant. Longtemps je me suis entêté, sept ans ce n’est pas si mal, la durée d’un cycle dit-on, pour ce que ça veut dire ce qu’on dit, d’un cycle de sept ans en tout cas (comme dans L’homme à la peau d’ours par exemple)… Mais avec l’usure et la patine vient le temps du pragmatisme : no client, no business. Je jette l’éponge à dettes, fin de l’aventure, il n’y aura pas de douzième livre. Pourtant je savais ce qu’il aurait pu être (un livre tout en alexandrins, idéal pour une 12e référence, entamé depuis lurette). On ferme.
Merci infiniment à celles et ceux qui en sept ans auront acheté un ou plusieurs livres arborant le beau tiroir-qui-vole dessiné par Son Éminence le Factotum Plénipotentiaire. Gros bisous aux quelques un(e)s qui auront acheté les onze. Chers amis, je connais chacun de vous par son nom et prénom, finalement nous étions entre nous, tant pis, tant mieux, l’entre-soi est un confort et une malédiction. Mais c’était chouette, non ?
Merci encore plus fort et tonitruant à mes compagnons de jeu. Une dernière synchronicité pour la route : à l’heure de mettre la clef sous la porte je tombe en feuilletant les Inrocks sur cette citation de Deleuze, « Seule l’équipe peut nous protéger de l’imbécilité » .
Non-rien-de-rien-je-ne-regrette, et certainement pas d’avoir croisé vos personnes et vos talents : Patrick Villecourt, Marilyne Mangione, Philippe Coudray, Hervé Bougel, Georges Perec (†), Jean-Pierre Blanpain, Muriel Truchet, Olivier Destéphany, Romain Sénéchal, Norbert Pignol, Jessica DeBoisat. Sans oublier le Webmestre masqué ni Madame la Présidente (♥). Sept belles années dans le tiroir grâce à vous, sept années de vagues et de creux mais sept années de création, de liberté chérie déclinée en onze expériences, onze rêves fous et farfelus et amoureux, devenus par miracle onze titres, onze volumes, onze prototypes dont aucun ne ressemble aux dix autres, onze livres prévus de longue date ou bien tombés du ciel in extremis, sans compter ceux qu’on avait dit qu’on ferait dès le début, qui ne sont jamais venus mais qui sont presque aussi beaux que les onze réalisés. Ah oui, c’était chouette.
Jusqu’à avis contraire (le renouvellement ou non-renouvellement du bail de ce blog aura lieu au printemps prochain), les sept années d’archives empilées ci-dessous restent en ligne. Ainsi que le bon de commande à télécharger et imprimer : il n’est pas trop tard pour nous commander quelques livres. Votre chèque ne servira pas à fabriquer le suivant, juste à éponger quelques dettes, ce sera déjà bien.
Peace and love. Enfin… Faites de votre mieux.
Molière aussi avait mis la clef sous la porte, et pas qu’une fois.
Le fond du tiroir est mort ? Vive Fabrice Vigne !
Bah merde alors !
Allez, avoue, tu fais ça parce qu’une nouvelle carrière de musicien s’ouvre à toi, non ?
L’avantage, c’est que nos livres publiés par le Fond du tiroir vont devenir des collectors !
J’espère toutefois que Jessica survivra à cette aventure.
Des bises.
On est en 1431, ha 1432 le temps que j’écrive!
C’est avec un Couteau Ikea que la Mèche a été coupée?!
:-(
Bises frangin!
C’est un joke…Sa tournée d’adieu va durer comme celles de Bedos ou des frères Jacques. C’est pour faire le buzz sur les promos de Noël c’est ça ??
je ne ferai que citer (Wikipedia) :
« Le nombre 11 a eu une importance particulière pour Georges Perec (1936-1982). Cela a un rapport avec sa mère, morte en déportation. Comme il le dit lui-même dans W ou le souvenir d’enfance (1975) : « Ma mère n’a pas de tombe. C’est seulement le 13 octobre 1958 qu’un décret la déclara officiellement décédée, le 11 février 1943, à Drancy (France). ». Une date – pour ainsi dire de hasard –, comme seule trace d’une indicible disparition. On sait quelle place La Disparition tient dans l’œuvre de Perec… On trouve ainsi de subtiles inscriptions du nombre (souvent associé à quarante-trois) par exemple dans son roman : Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? (11 mots), avec deux personnages principaux : un certain Pollak Henri (11 lettres) et un certain Karaschmerz (11 lettres), qui porte chacun dans leur patronyme la lettre K (voir ci-dessous)…
Ce qu’il y a de (très) bien, c’est que la Fin du Fond du Tiroir, c’est le début d’autre chose…
Santé !
Ah ben zut alors (mon éducation m’empêche d’écrire des grossièretés sur la toile), mais putain ça fait chier…
A bientôt pour de nouvelles aventures…
Amicalement
Yves
@Tof Sacchettini
« Le Buzz sur les promos de Noël »… T’avais raison, en fait ! http://www.fonddutiroir.com/blog/?p=11904
La fin de l’éditeur peut être mais pas la fin de l’écrivain : ça je n’y crois pas une seconde !
Biz
Quand on ouvre un tiroir pour en découvrir le contenu comme dans le fond de celui-ci, on n’a qu’une seule envie… ouvrir et fouiller dans les mystères du second!
Un tiroir n’est rien tout seul, on attend toujours les autres et la commode entière !
Bises et bon courage !
Tu es fou ou quoi d’écrire des textes comme ça; ça donne des frissons, j’ai failli pleurer… on se retrouvera, en i-mage, en mus-ique, en écriture, en-jeu…de mains…de vilains, de coquins car j’attends le livre porno-graphique. Et d’ici là je mettrai des traits d’union partout. Et des bisous