On a tous besoin d’hamour
Ma petite entreprise, mon terrain de jeu et de liberté, mon utopie à roulettes, mon « Fond du tiroir », a donc volé en éclats. Alors que j’avais un planning de deux publications en 2012 (mai et octobre), Patrick Villecourt, mon graphiste, factotum et ami, co-inventeur de tout ce qui concerne le Fond du tiroir, me tire sa révérence dans le dos, mettant un terme brutal à quelque chose comme six ans (puisqu’il y eut une vie avant le FdT) de collaboration fructueuse, fébrile et rigolote. Il m’explique qu’il n’est plus capable de rester des heures devant un écran à composer des livres, ça l’emmerde, ça le fait souffrir, ça le laisse froid, il n’a qu’une envie, déguerpir, prendre l’air, s’occuper de ses ruches, de ses essaims et de son miel. Que faudrait-il répondre ? Naturellement je ne lui en veux pas, comment pourrais-je, il me reste encore un paquet de mercis à lui dire. Je te souhaite bon miel, vieux.
Pour me consoler il me la joue « les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, tu peux continuer avec n’importe qui », mais je ne vois pas les choses ainsi, je considère Patrick comme le co-auteur des 7 livres réalisés ensemble (le summum étant bien sûr J’ai inauguré IKEA, objet particulièrement graphique, où sa part de travail est supérieure à la mienne). Moi j’avais dans l’idée que le FdT était un duo, j’écrivais, il visualisait, on éditait à deux. Certes rien ne m’empêcherait, rien ne m’empêchera, de reformer un duo avec n’importe qui (l’un des deux livres prévus, au moins, reste à l’ordre du jour, sans que je sache ni où ni quand ni comment, et à peine pourquoi), mais ce ne sera pas le même cadre, ce ne sera pas sous le logo dessiné par Patrick.
Cette fin brutale était (presque) imprévisible, elle est en tout cas malencontreuse, parce qu’elle advient au moment précis où, ayant échoué depuis lurette intéresser des éditeurs traditionnels à mon travail (le dernier contrat que j’ai passé pour un livre date de 2009), j’avais fait une croix sur toute velléité de pénétrer le paysage éditorial français, bien décidé à occuper, en guise de position stratégique, le seul fond de mon tiroir. Le tiroir se délite et me voici tout nu.
Merci à tous ceux qui, dans mon dénuement, m’ont adressé un petit message d’hamour.
Je vais écrire un petit peu. Et voir ce que ça devient. Comme toujours.
Cette chronique est dédiée à la mémoire de Lonesome George, mort hier, dans la force de l’âge.
ben franchement ça fait chier
je suis désolée pour toi, pour vous, mon cousin. Mais je suis sure que tu rebondiras, comme tu l’as tjs fait !!!
comme il fait très chaud à Nice, j’ai un paréo sous la main et je te le lance pour que tu ne sois pas nu sinon les éditeurs jeunesse vont dire de toi! ainsi vêtu de tes habits neufs d’empereur, je t’envoie aussi tout ce que tu sais déjà et qui vêt le coeur. E-CRIS!!! bises fraternelles
Aïe, c’est pas une bonne nouvelle ! Moi aussi j’attends le rebond inévitable. Il y a des éditeurs intelligents qui ne refuseront pas des livres signés Fabrice ! A bientôt si ce n’est au FdT, ce sera ailleurs.