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À l’arrache (Troyes épisode 96)

I’ve seen, oh ! Blue skies ! Through the tears in my eyes… And I realize I’m going home. Tel un confiseur j’ai effectué un bref aller-retour de Noël en famille, puis je reviens à Troyes quelques derniers jours pour, littéralement, plier bagage et vider les lieux.

Et qu’emporterai-je sinon des souvenirs ? Qu’ai-je accompli ici, où en sont mes manuscrits, que sont devenues mes ambitions initiales, qu’ai-je raté de mieux ?

Je fais le compte de toute une saison, londonomètre affolé :
– J’ai achevé une nouvelle, peut-être pour enfants (quoique je me demande lesquels), en tout cas très clairement d’inspiration écologiste, intitulée Lonesome G., dont aucun des éditeurs approchés ne veut. Je l’éditerai peut-être en 2012 au Fond du Tiroir, si j’ai l’argent et si je parviens à réveiller mon factotum.
– J’ai concrétisé un texte que je méditais depuis un an et qui, par hasard et la force des choses est devenu éminemment troyen. Cette histoire nommé Double tranchant prend actuellement du relief, de la couleur (rouge), en cours d’enluminure aux bons soins de JPB, et fera l’an prochain l’objet d’une publication et/ou d’une exposition.
– J’aurai tant que j’ai pu avancé mon gros oeuvre, le bazar intitulé L’arbre et le bâton… Mais je ne l’ai pas achevé, hélas. Quand j’entreprends une chose simple, elle devient systématiquement compliquée, or cette fois-ci j’ai entrepris une chose compliquée dès l’origine, pas étonnant qu’elle réclame encore une somme de boulot difficilement évaluable.
– Je n’ai quasiment pas touché à mon poème épique, La légende du monde. Mais j’ai poursuivi larmes aux yeux la lecture de son modèle, La légende des siècles.
– Et puis le blog, s’il vous plaît. L’alimenter quotidiennement fut une expérience d’écriture fort intéressante.

Et après ? Quittant Troyes, je tâcherai l’an qui vient de conserver par inertie quelque chose du mouvement insufflé, même si je sais que plus jamais je ne bénéficierai de ce temps offert à la création, de ce privilège, de l’écureuil. Ce sera moins facile. Nous verrons. Moi qui suis en principe dur d’oreille aux bons conseils, je retiens pourtant cette leçon de sagesse élémentaire qui me fut délivrée un jour par un homme de goût : « Si jamais tu as des choses à écrire, tu les écriras, quelles que soient les conditions. Et si tu n’as rien à écrire, tu n’écriras pas, quelles que soient les conditions, et ce ne sera pas grave » . C’était sans doute un jour où je me plaignais sur l’air « Je n’ai pas le temps d’écrire », mais à lui, on ne la fait pas.

  1. 27/12/2011 à 23:01 | #1

    Qui donc est cet homme de goût ?
    Lo

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