Encore un peu de tourisme avant d’oublier (Troyes épisode 98)
Oui, oui, on le saura, le temps ne passe pas, il nous passe.
Il en aura passé le bougre, en quatre mois ! Merci à Franck pour le lien vers ce saisissant diaporama de l’actualité 2011. Vous verrez, vous n’avez pas le choix, vous verrez. Regarde de tous tes yeux, regarde ! Certaines photos sont atroces, d’autres émouvantes, d’autres encore les deux à la fois (n° 25). La beauté prend de drôles de routes. Et le monde est littéralement à feu et à sang, on flippe sévère. Où étais-je, moi, pendant que le monde brûlait ? Insoucieux de tous les équipages, j’écrivais ne vous déplaise, à Troyes, tour d’ivoire, thébaïde, bienheureux en somme, loin de l’actualité même lorsqu’elle fait plaisir (par exemple quand la justice française accomplit enfin son boulot). Je faisais même un peu de tourisme.
Avant que je n’oublie… Il aurait fallu que j’écrive, que je décrive tous les endroits singuliers découverts ici, que je serve à cela, au moins, quelques notes à vif, encore un petit souvenir, un lieu-dit remarquable, la mémoire par ci, vite, par là ! Je n’aurais pu tout dire, on ne force pas une plage à rentrer dans un tablier, mais j’aurais pu par exemple faire l’éloge du stupéfiant jubé de la Madeleine, jamais vu une chose pareille depuis que que j’ai l’âge de comprendre à quoi servent les églises. Ou, mieux encore, de l’apothicairerie, lieu extraordinaire de rencontre entre la science et l’imagination, et qui laisse entrevoir qu’elles sont une seule et même chose chose, soigner un malade était de toute façon un peu sorcier, c’était avant la Sécurité Sociale. Le sang de dragon faisait partie des ingrédients ordinaires de la pharmacopée, et cela ne choquait personne, à l’époque. Ainsi que du bézoard, du crâne humain réduit en poudre (les pendus irlandais étaient pour cet usage particulièrement prisés), des pierres précieuses, des racines, Pierre Pomet faisait autorité.
N’empêche, mon attraction touristique troyenne favorite demeure la Maison de l’outil. Oh, oui, je reviendrai, promis, je reviendrai jouer, je poserai mes couteaux sur la table.
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