R.I.P. Maximilien Bertram (Troyes épisode 47)
Disparition brutale et banale. J’apprends aujourd’hui le décès, stupide comme n’importe quel décès, voire un peu plus (a-t-on idée, il s’est fait faucher par une bagnole hier dimanche) de Benoît Musy.
Benoît, comédien et peintre après d’autres vies très remplies, ne montera plus sur scène. L’une des dernières fois, c’était pour incarner Maximilien Bertram dans l’adaptation théâtrale d’Angéla Sauvage-Sanna de mes Giètes, au Carré 30 à Lyon en 2009. Je l’ai vu pour la dernière fois l’an dernier, lors du salon du livre de Saint-Etienne, où il était venu me saluer très gentiment, me disant qu’il espérait que ce spectacle serait prochainement repris. La reprise n’aura pas lieu. Les Giètes est un roman sur ce qui disparaît. Benoît disparaît. Je suis ému. Je le connaissais à peine, mais lui étais reconnaissant de s’être aussi bien approprié mon personnage. Reconnaissant d’une manière plus générale, d’être ce qu’il était : chaleureux, généreux, curieux des autres, riche d’une culture qu’il ne muséifiait pas, mais qu’il ranimait au contraire à chaque mot. Ce qu’il fallait, très précisément, pour incarner ce rôle, mais surtout ce qu’il fallait pour rendre le cours de la vie plus fécond. Il préparait un spectacle sur Baudelaire, la date de première était déjà fixée, mars 2012, cela ne sera pas, mes très-sincères condoléances à ses proches, de sang ou d’art.
11 mars 2014 : je reçois une émouvante invitation rédigée à la première personne, pour une exposition des tableaux de Benoît.
« L’exposition prévue pour mes 80 ans aura lieu du 15 au 28 mars 2014 à la galerie Artigone, 13 rue Juiverie, 69005 Lyon. Vernissage le samedi 15 mars à partir de 18h30 ».