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Tu veux ma photo ?

« La photographie, je m’y entends comme à ramer des choux. » (Les Giètes, éditions Thierry-Magnier, p. 152)

J’ai placé cette phrase dans la bouche du narrateur de mon « Photoroman », non seulement pour réhabiliter une locution amusante et injustement désuète (et croyez bien que cette motivation eût été suffisante), mais aussi pour avouer une bonne fois, plus candide que modeste, que la photographie, je n’y connais rien. La règle du jeu de cette collection inventée par Jeanne Benameur et Francis Joly était d’écrire un roman à partir des photos qui m’étaient confiées – à l’aveugle, sans rien connaître, précisément ça tombait bien, ni leur contexte, ni leur auteur (en l’espèce, Anne Rehbinder). Je m’y suis consacré, hardiment, regardant ces images de tous mes yeux, tentant de traduire en mots ce que j’y décelais d’histoires et d’Histoire, d’idées et d’émotions. Mais sans jamais me poser en ce que je ne suis pas : un connoisseur, un spécialiste, un érudit, un iconophage, un photographe. Merci bien, autant ramer des choux.

Quatre ans plus tard, ce roman ainsi que les images qu’il contient ou qui le contiennent voyagent encore et vous regardent. Le 6 novembre prochain, je m’insérerai dans la biennale de la photographie contemporaine de Rambouillet pour une table ronde « Photo et littérature« , aux côtés de la dream team des éditions Magnier (Thierry, Jeanne, Francis) et Yannick Vigouroux. Je me réjouis de revoir ce monde, et j’ouvrirai mes mirettes en grand, mais je préviens, la photographie, je n’y connais toujours rien.

Dans les mots sans images, je suis plus à mon aise. Pas « spécialiste » ici non plus, un peu d’expérience ne suffit guère, oh presque tout à apprendre, mais enfin, les mots donnés au public, j’en fais mon affaire. Les Giètes version spectacle vivant, dites en chair et en os, déclamées et musiquées sur scène, bougent encore, elles aussi. Ce spectacle improvisé improvisé il y a deux ans et demi nous est toujours demandé, et j’en suis très heureux. Christophe Sacchettini et moi-même nous produirons pas moins de six fois dans les semaines à venir, dont cinq lors d’une mini-tournée en Drôme et Ardèche organisée par la communauté de communes « Les deux rives ». Programme ci-après. Rameurs de choux (mes frères) bienvenus.

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