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Pendant ce temps, à Landerneau

Si ma visite en Bretagne au mois de mai est finalement annulée, en revanche je provoque quelques remous dans le Landerneau « Littérature jeunesse ». Primo, je suis interviouvé par (la très subtile) Madeline Roth et mis à contribution dans le prochain numéro sur papier de la revue Citrouille, actuellement sous presse (http://lsj.hautetfort.com/). Deuxio, le blog du master 2 professionnel de littérature pour la jeunesse de l’université du Maine, animé par (le légèrement moins subtil) Bertrand Ferrier, cause de moi en se posant les bonnes questions : écris-je pour les ados ? Troisio, et voilà le plus amusant (et le moins subtil), je sers de repoussoir dans une polémique de longue haleine qui fait rage sur le blog de Blandine Longre . Ici, par deux fois, Jack Chaboud me traite à mots couverts d’escroc, parce que j’ai reçu (et même accepté ! et réclamé, si ça se trouve ?) un prix de littérature jeunesse pour un livre que j’avoue avoir écrit « sans me préoccuper de l’âge de mon lecteur ». C’est un scandale ! Je suis entièrement d’accord avec Jack Chaboud. J’ai l’intrépidité et la joie de foncer dans le débat.

  1. 19/04/2008 à 14:57 | #1

    Merci de votre intrépidité ! Je vous réponds sur mon blog.

  2. 23/04/2008 à 15:09 | #2

    Merci à vous, Blandine. Votre message tout en mesure est source d’apaisement. En revanche, Jack Chaboud, lui, ne semble pas goûter l’ironie de mes propos (peut-être l’ironie est-elle irrecevable quand on s’adresse aux ados ? c’est toujours dangereux, l’ironie, on prend le risque de n’être point compris… Risque indécent en littérature jeunesse ?), et il en remet une louche. Il me reproche, tout bonnement, ce que je lui reprochais : de discréditer un livre qu’il n’a pas lu à l’occasion d’un plaidoyer pro-domo pour compenser un affront ou un déficit de reconnaissance. Ah, au fond nous en sommes tous là ! Jack Chaboud et moi avons tellement en commun, finalement ! C’est consternant. Je n’ai rien contre lui, mais il finirait par me faire prendre en grippe cette « littérature jeunesse » qu’ailleurs je suis prêt à revendiquer, à défendre, et même à lire. D’ailleurs, là, brusquement, je me sens l’envie exclusive de lire et d’écrire de la littérature, plutôt que des blogs. Car ce brouhaha est désespéré (spéciale dédicace à Buznik, http://iconosemiophagie.blogg.org/).

  3. Marie Pérouse
    26/04/2008 à 10:42 | #3

    Bonjour Fabrice

    Je rentre d’une rando dans les collines de la Drôme, et viens de lire l’intégralité du débat qui a fait rage sur le site de Blandine Longre. Un seul mot (mais bien sincère et inquiet) : l’idée que l’on puisse remettre en question l’attribution d’un prix littéraire pour roman ado sous prétexte qu’il contient des « références historiques » me fait littéralement froid dans le dos… j’aurais mille choses à dire de cette aberration, mais ce week-end, j’aspire plutôt au calme de la mer (à la bonace, quoi, comme dit votre Luc). Ah si, juste une chose : cet autre roman de G. Guéraud dont tout le monde parle (aussi) dans le débat se nomme non pas « Je ne veux pas mourir gibier » mais « Je mourrai pas gibier »; du reste, il n’a pas le moindre rapport avec les Giètes; ces deux romans n’ont absolument rien à faire dans la même « critique ».
    J’ai hâte de vous entendre lire à Lyon, Fabrice.

  4. 03/05/2008 à 23:40 | #4

    Encore des vagues à Landerneau… Je reçois ce mail de Maryvonne Rippert :
    « Cher Fabrice,
    Je tombe par hasard sur l’échange sucré salé qui vous a opposé à Jack Chaboud, et je m’étonne du ton extrêmement dépréciateur que vous utilisez pour parler de mon livre « Différents ».
    Ce livre parle de discrimination, et je n’ai en aucune façon voulu faire du prêt à penser pour adolescents.
    Je vous site: « Cet usurpateur marche sur les plates-bandes des VRAIS auteurs jeunesse, authentiques professionnels de la profession, qui expliquent bien comme il faut aux ados ce qu’ils doivent lire, et comment le lire, en fléchant portes d’entrée et portes de sortie, « attention, ici homosexualité, ici racisme anti-gitan ».
    Je suis choquée qu’à l’occasion d’une querelle à vider entre Chaboud et vous, vous utilisiez des termes aussi méprisants pour qualifier mon livre.
    C’est moche; moi, je ne l’aurais pas fait.
    Je n’étais pas en compétition sur ce prix, et que votre bouquin soit pour ados ou pas, je m’en fous. Mais pas vous, visiblement… puisque vous semblez savoir très bien le mode d’emploi de la litterature jeunesse.
    Dommage.
    à bientôt, sans doute.. .
    Maryvonne Rippert »

    Je lui réponds ceci…
    « Chère Maryvonne
    Je suis confus de rentrer en contact avec vous par la porte de cette polémique, et surtout je suis navré de devoir m’expliquer sur un effet de style : les phrases qui vous ont blessée étaient de l’ironie. C’est à dire que je n’en pensais pas un mot. Je regrette ce « dommage collatéral », et si elles vous ont fait de la peine, je suis même prêt à vous présenter des excuses. Mais sachez que je ne vous visais absolument pas (je n’ai pas lu votre livre, donc je ne vois pas pourquoi je lui reprocherais quoi que ce soit), et l’ironie en question ne ciblait que M. Chaboud, parce que je me sentais MOI-MEME agressé par ses insinuations (répétées ! s’il ne l’avait fait qu’une seule fois, je me serais tenu à carreau !) déplacées quant au prix Rhône-Alpes que j’aurais décroché indûment. Je trouve débile de sa part (oui, débile, voilà, je le dis au premier degré pour être compris, aucune ironie ici) de me reprocher d’avoir écrit un roman dont le narrateur est un vieillard, et même de placer des « références historiques » dans mon roman (dérive possible : s’interdire d’utiliser des références historiques dès qu’on s’adresse aux ados ? s’imaginer qu’ils vivent dans un pur présent ?), et de donner en contre-exemple de livres plus dignes de récompense, tout bonnement ceux qu’il édite. Il va de soi que dénoncer le racisme anti-gitan est une cause juste et honorable. Mais que Jack Chaboud me l’envoie à la figure pour dénigrer mon propre livre qu’il n’a pas lu, et pour dire que lui et ses auteurs savent mieux que moi s’adresser aux ados, voilà qui est spécieux, politiquement correct, et coupe toute possibilité de débat. Voilà, strictement, tout ce que j’entendais moquer : il m’exclut du débat, et c’est pourquoi j’emploie l’ironie, l’arme des exclus.
    Mais l’ironie ne doit pas être confondue avec le cynisme, l’arme des puissants. Je vous prie de croire que je ne suis pas le moins du monde cynique, puisque je ne me sens pas particulièrement en position de force.
    Tant pis si désormais je passe pour un arrogant mauvais coucheur, qui prétend « connaître le mode d’emploi de la littérature jeunesse » mieux que les autres ; « tant pis », car ce n’est pas ce que je pense de moi.
    Mais vous et moi ne nous connaissons pas. Pour cela, il faudrait lire les livres les uns des autres plutôt que des blogs. Je me le tiens pour dit, en ce qui me concerne.
    Bien cordialement
    Fabrice »

    … et elle me répond cela :
    « Allez, tout cela n’est pas grave, et Chaboud est un grand maladroit, souvent blessant. ‘en suis d’accord, à votre place aussi, j’aurais été furieuse de ce genre de procès.
    Alors, on oublie, et je vais régler mes comptes avec lui, ce ne sera pas la première fois qu’on s’engueule. A tout le moins je vais lui demander de ne plus me citer quand il cherche des noises à quelqu’un, ça m’évitera de prendre une balle perdue!
    Et félicitations pour le prix. Ce n’est pas un Chaboud qui en otera la saveur ;-)
    Bon dimanche!
    Maryvonne »

    Bon, au moins voilà quelqu’un avec qui on peut discuter…
    La suite au prochain numéro ?

  5. 06/06/2008 à 13:36 | #5

    bonjour Fabrice et merci pour toutes ces précisions que je découvre. Encore désolée d’avoir été à la source de querelles et de malentendus peu agréables – là n’était pas mon intention, vous le devinez…
    Mon point de vue reste le même : écrire et lire tout court (après, on se fiche bien des étiquettes et des petites cases où certains voudraient enfermer les lecteurs et les auteurs
    voir entre autres http://lesjardinsdhelene.over-blog.com/article-19148645-6.html#anchorComment )

    bonne journée.

  6. 12/06/2008 à 08:32 | #6

    Je suis ravie d’apprendre ici que j’enferme les lecteurs et les auteurs. Les pauvres ! Quelqu’un a-t-il seulement la clé de la cage pour les libérer ?

  7. 15/06/2008 à 09:36 | #7

    Des vagues, des remous, du flux et du reflux ! Ah, l’énergie marémotrice de Landerneau est inépuisable, dommage qu’elle ne puisse remplacer le pétrole.
    Je vais encore me faire plein de copains avec la sortie du nouveau Citrouille, où une photo de ma pomme est surmontée d’une titraille bien agressive : « L’âge de mon lecteur ? je m’en fous ».
    (http://lsj.hautetfort.com/media/01/02/2050479730.pdf)
    Et puis je participe (oh, très prudemment !) à l’énième polémique « littérature ados », en cours sur le blog du même Citrouille (http://lsj.hautetfort.com/archive/2008/06/05/nous-les-9-12-ans-les-oublies-de-l-edition.html)
    Anne Percin (http://annepercin.blogspot.com/) vient bloguer chez moi, je vais bloguer chez elle… Elle cite des propos d’ados qui débinent son bouquin, propos également rapportés dans le « Citrouille par qui le scandalinounet arrive », et conclut que, décidément, malgré les apparences, elle n’écrit pas « pour » ces ingrats d’ados.
    Je lui réponds ceci :

    Bonjour Anne
    A force d’escargotage, je me sens plein d’affinités et, sur ce cas précis, de compassion. J’ai mis autrefois ma chair et mon sang dans mon premier roman, TS, et voilà les commentaires dérisoires et méprisants que de jeunes gougnafiers ont rédigé au sujet de ce livre sur le site de la Fnac :

    « 3 sur 10
    Plouf
    Un internaute, 75,le 2 février 2007
    Relisons donc a 5 ans je m’ai tue; plutot que ce livre a mon sens par trop simple. Gageons que les prochains soient plus profonds et plus travaillés.
    0 sur 10
    Tentative de suicude ?
    Un internaute, France,le 17 janvier 2007
    La réelle tentative de suicide c’est de lire le livre. Entre la description de la masturbation et le « jeux du regard »… franchement, l’auteur nous prend pour des… enfants en bas âges. »

    Qu’ils aillent se faire foutre, c’est entendu. On ne devrait même pas relever et se laisser affecter par ces graffitis, c’est entendu aussi. Si nous le faisons pourtant, c’est que nous sommes trop avides de
    reconnaissance, c’est bien fait pour nos gueules. Fureter dans la blogosphère, cette foire aux vanités ultra-moderne, pour placer son avis là et chercher ici, en échange, un avis sur soi-même, nous affaiblit,
    finalement. Je vais d’ailleurs arrêter tout ça, mettre mon propre blog en veilleuse, cesser de courir ceux des autres (ouais, c’est ça, et je vais arrêter de fumer, aussi). J’ai envie d’écrire des livres plutôt que des commentaires de commentaires. Pour qui ? Ah, ça !
    Amitiés
    Fabrice

    Et nous voilà bien avancés…

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