Dans ta face
Jean-Pierre Blanpain appelle ça « Fesse Book ».
Hervé Bougel, « Face de bouc ».
Jean-Christophe Menu, « Fessbollocks ».
Tant de spirituels sarcasmes n’auront pas empêché cette triplette de distingués gentlemen d’ouvrir, comme un Français sur trois, leurs pages respectives sur ledit « réseau social ».
Quant à moi, non. Ainsi que de multiples autres aspects de la vie contemporaine, Facebook, ce lupanar 2.0, me fascine, mais ne m’attire pas le moins du monde. Je ne vois pas pourquoi j’irai recompter mes 400 « amis », moi qui n’ai jamais eu qu’un ou deux amis à la fois, et encore, dans les bonnes périodes. Rien à faire, je ne brûle pas d’impatience de savoir que mon « ami » Jean-Paul s’est rendu aujourd’hui chez le dentiste ouyouyouye ça fait supermal lol, pendant que mon « ami » Jean-Jacques (celui qui m’a offert le cadeau « poulet en caoutchouc ») m’invitait à faire un jeu en ligne trop sympa pour savoir lequel des sept nains je suis et avec quelle présentatrice météo je ferais le plus beau couple lol, alors même que mon « ami » Jean-Luc a offert un CD à sa maman pour la fête des mères mais qu’elle l’avait déjà lol, au moment précis où mon « ami » Jean-Pierre kiffait trop le dernier clip de Lady Gaga lol (qu’est-ce qu’il est jeune, ce Jean-Pierre), et où mon « ami » Jean-Fabrice a chialé comme une midinette en matant une vidéo sur Youtube lol, mais bon sang avec tout ça que devient mon « ami » Jean-Jean ? Je suis très inquiet, je n’ai plus de nouvelles de lui depuis au moins six heures. J’espère qu’il n’a pas oublié de prendre ses cachets, qu’il n’est pas retombé dans sa dépression et qu’il n’a pas sauté par la fenêtre. Lol !
Je ne suis pas de mon temps. On va encore me traiter de misanthrope. (Alors que pas du tout : je reconnais que, potentiellement, Facebook est aussi un outil de mobilisation extraordinaire, comme l’a montré Thierry Lenain dans l’affaire Guillherme, par exemple).
Bref, l’ultramoderne présidente du Fond du Tiroir, elle, y est, sur la plateforme mondiale des voyeurs exhibitionnistes minute par minute. Et elle a fait mieux que de s’ouvrir une page Facebook : elle a fondé un « Groupe Le Fond du tiroir ». Pour orner cette vitrine communautaire (?), elle a publié un scoop, comme subtilisé par un paparazzi : la première photo officielle du vrai Tiroir éponyme (cf. l’entête du présent article). Vous pouvez entrer et voir de quoi il retourne si cela vous amuse. Je suppose que madame la prèz tiendra à jour. Moi, j’ai le blog, cela me suffit.
Tant que vous y serez, il y a aussi le groupe « Starsky et Hutch Memorial Orchestra ». Et puis aussi sa page Myspace, sur lequel au moins on peut écouter de la musique.
(La suite, et la fin, parce que tout de même il y a des sujets plus intéressants, on ne va pas y passer huit jours, de mes considérations sur Facebook : ici.)
Eh bien, moi, j’y suis aussi dans facebook. Un jour, ça m’a pris, comme m’avait pris un jour l’idée de tenir un blog de mes lectures. Seulement, pour ce grand réseau, j’avoue ne pas trop savoir ni à quoi m’attendre ni quoi en attendre. Je n’y vais pas très souvent, mais j’y passe de temps en temps, voir si j’ai plein de nouveaux amis -moi, qui comme vous Fabrice, n’en ai que 2 ou 3 les bonnes années. Quelques liens, quelques contacts avec des personnes rencontrées au hasard de mes pérégrinations. Pas vraiment convaincu, mais pas totalement négatif tout de même. Peut-être même irais rejoindre la communauté du fond du tiroir ?
A bientôt, cher futur ami facebooker
Un peu de bon sens qui fait du bien. Merci !