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Moi ce que j’aime

Chef d’oeuvre.
Le choc est sans doute moins fort qu’avec le premier tome il y a six ans déjà, où l’on ignorait dans quel OVNI on grimpait.
Cette fois, avec ce deuxième tome (et non second, comme je l’avais cru), les intentions notamment politiques sont plus explicites (il y est question de responsabilité individuelle, de violence de quartier qui redouble la violence d’État, de coming-out homosexuel, de construction de l’image de soi…), la fonction sociale et artistique des « monstres » et de l’amour qu’on leur porte est plus clairement énoncée, l’histoire de l’art (depuis Goya et son sommeil de la raison jusque et y compris à l’art populaire des pulps & comics books) est plus linéairement instrumentalisée…
Bref, le terrain monstrueux est désormais balisé.
Peu importe : chef d’oeuvre quand même, unique en son genre, rien ne ressemble à Moi ce que j’aime c’est les monstres d’Emil Ferris.
Il est très rare d’avoir entre les mains un livre, qu’il soit graphique ou seulement fait de mots, dont on se dit que chaque page est riche, admirable, fin-en-soi, même sortie du contexte.
Chaque page est un tableau et la lecture mérite d’être dédoublée : une fois pour la narration, une fois pour l’admiration.

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