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Il eut d’autres amours (Dossier M, 5)

Et voici le nouveau chapitre (le pénultième) du feuilleton le plus lent au Fond du Tiroir, à raison d’un épisode tous les quelques mois : je lis Le Dossier M de Grégoire Bouillier ! [La livraison précédente est ici.]

J’en suis au volume 5, à couverture jaune, sous-titré La Vie, rien que ça, et je suis obligé de constater que je lis de plus en plus lentement, comme si je voulais faire en sorte que Le Dossier M ne s’arrête jamais. Plus j’avance, plus je freine en lisant simultanément dix ou douze livres (qui, souvent, et c’est là que Bouillier est le plus fort, me font d’une manière ou d’une autre penser au Dossier M et comment pourrait-il en être autrement puisque tout est dans le Dossier M), le terme recule au fur et à mesure qu’il s’approche, l’éternité est jouable façon paradoxe de Zénon.

Ce volume cinq se situe dans la même stase que le précédent : il se déploie (se débat) toujours à contre-courant, dans le contrecoup du chagrin d’amour, peine à purger fixée pour une durée de dix ans, durant lequel le narrateur vit malgré tout, en ayant d’autres amours, comme l’écrit Flaubert dans l’Éducation Sentimentale. Les chapitres consacrés aux autres amours couvrent la première moitié du livre et cette abondance est une façon explicite d’affirmer que nos autres amours font partie de l’histoire de notre grand amour, ils sont des pièces ajoutées au dossier, en bonus ou par défaut. Prenons le sous-titre au sérieux : La Vie c’est peut-être cela, la somme de tous nos autres amours faute de l’amour.

Quoique souvent désopilante, d’ailleurs plus jamais je n’écouterai Foule sentimentale de Souchon sans que je enfin bref (et profitons de la cocasserie, la seconde moitié du livre sera moins drôle), l’énumération des autres amours revêt un aspect liste-de-conquêtes façon Mille e tre chez Don Giovanni, susceptible de valoir à l’auteur une accusation de misogynie. Ce qui serait une erreur : ainsi qu’il le précise p. 170, il attend la réciprocité, suprême gage d’aspiration à l’égalité des sexes, car l’autre est un sujet tout comme soi :

À propos de se mettre à la place de l’autre : j’aimerais avoir la version de toutes les femmes dont je parle. Ce qu’elles virent de moi et vécurent de leur côté. Comment et pourquoi. Car je n’eus jamais accès à leurs pensées. À ce qu’elles se racontaient en leur for, une fois rentrées chez elles ou même en ma présence. Oui, j’aimerais qu’une femme raconte ses « autres amours » comme je le fais moi-même. J’aimerais qu’elle en fasse un livre. Sans rien dissimuler. Sans en faire tout un plat mais sans rien minimiser non plus. En se tenant au plus près de son niveau individuel des choses. Au plus ras de ses pâquerettes. En se trouvant aussi formidable que les autres et aussi déplorable qu’eux. Aussi victime et bourreau que n’importe qui puisque nous sommes les deux et ne sommes donc ni l’un ni l’autre. C’est juste que, homme ou femme, nous sommes tous précipités dans l’immense Rastro de la vie et contraints de lutter pour notre propre survie. Chacun avec ses armes et ses faiblesses. Ses encombrants qui pèsent des tonnes. Ses rêves et ses démons. C’est aussi simple que ça. Aussi compliqué aussi, et qu’une femme raconte ce qu’il est pour elle sans oublier de se mettre dans le tableau (cela l’important), j’adorerais lire ça. C’est un appel que je lance.
J’adorerais lire Le Dossier G écrit par M !

Bref, à nouveau, voici un livre qui donne envie de lire et d’écrire. La cinquième partie de l’oeuvre est dans la lignée des quatre précédents : prodigieuse. Le monologue se poursuit, Bouillier vérifie régulièrement que son lecteur est toujours là (la dédicace de ce volume est À ceux qui ne lâchent rien), il pourrait bien parler de n’importe quoi (et de fait…), le spectacle est permanent.

Je n’ignore point que certains se lasseront en moins de 40 pages chrono. Je puis apporter le témoignage suivant : comme je conseillais Le Dossier M à certaine dame, puisque j’ai ces temps-ci tendance à le conseiller à tout le monde, à elle aussi pourquoi pas, elle m’a rétorqué : Non merci, j’ai essayé, j’ai eu l’impression d’être à côté de mon mari qui ne s’arrête plus de parler quand il a bu, j’ai refermé, je ne lis pas des romans pour me retrouver dans cette situation familière, tout au contraire. Il faut donc bien avoir conscience que cela ne marche pas pour tout le monde. Pour ma part, j’en suis à 2 500 pages, non seulement ne suis-je pas fatigué, je reste tendu comme un arc, sensible au suspense réel de ce flot (où est-ce que tout ceci va le/me mener ?), mais je suis à chaque page ébloui par l’ambition perpétuellement renouvelée de cette œuvre-cathédrale, où je me régale de chacune des digressions comme d’autant de vitraux, rosace, statues, tableaux, bas-reliefs, autels, chapelles, pinacles, cryptes aussi, et même reliquaires, portails, arcs, voussures, bizarreries architecturales planquées dans l’ombre, sans compter les sons, bruits de pas, tuyaux d’orgues, résonances en chaire (et en os), jusques et y compris l’écho de ma propre voix.

Car le narrateur du Dossier M, Grégoire Bouillier sous toutes ses coutures, a beau être profondément idiosyncratique dans sa logorrhée qui décourage les uns et enchante les autres, il est suffisamment universel pour que chacun soit invité par empathie à s’identifier, ainsi que font tous les grands protagonistes de la littérature, y compris la littérature autobiographique depuis le protagoniste nommé Jean-Jacques dans les Confessions (1). Grégoire n’hésitant pas plus que Jean-Jacques à se montrer antipathique, chaque lecteur ne s’identifiera pas au même chapitre. Mais quant à moi, par exemple, je m’identifie direct à la page 138 du présent tome, paraphrase rousseauiste où justement il aborde la différence entre lui-auteur et lui-personnage :

« Tu piges ? » Je pigeais d’autant mieux que, pour ma part, je ne dis jamais que je suis écrivain. Cela me gêne. Ce serait pure posture. Faire le jeu social. Alimenter le mythe et les malentendus. Si je suis un écrivain c’est lorsque j’écris et uniquement lorsque j’écris. Je deviens alors quelqu’un d’autre. J’entre dans une temporalité infinie. Je le sens. J’ai tout le temps chaud. C’est à la fois mental et physique. Ici le mystère de l’écriture. Hormis cela, je ne suis pas un écrivain. Quand je chie, je ne suis pas un écrivain. Quand je parle de mes livres dans un micro, je ne suis pas l’écrivain qui les a écrits. Prétendre le contraire serait débile. Ce serait indécent louche ! Ce serait m’inventer un personnage. C’est comme les bouchers : s’ils peuvent conduire jour après jour les bêtes à l’abattoir, c’est parce qu’ils jouent leur rôle de boucher. Sinon, ils ne pourraient pas. Pas dans ces conditions. Cela les affecterait. S’inventer un personnage revient toujours à se défaire de son humanité. Voici qu’on ne se sent plus personnellement responsable de ce qu’on fait puisqu’on obéit à une fonction qui fait de nous sa dérivée. C’est comme endosser un uniforme garantissant l’impunité et celui d’artiste ne vaut pas mieux que les autres. Je déteste les uniformes et je ne veux pas sacrifier mon humanité à la Littérature ou à n’importe quoi d’autre affublé d’une majuscule. C’est comme ça qu’on devient inhumain. Tout ce que je peux dire, c’est que je suis un type comme tout le monde qui écrit des livres pas comme les autres. À tout le moins j’essaie. Comme tout le monde, je possède ma propre singularité. Elle seule m’assure que j’existe. Elle seule mérite d’être cultivée pour ce qu’elle est.

(Je précise que ces lignes étonnantes ont été, a priori, écrites vers le milieu des années 2010, donc des décennies après que Sartre a postulé que le garçon de café joue le rôle d’un garçon de café, mais quelques années avant que l’on polémique sur une autre schizophrénie, plus oiseuse, séparons l’homme de l’artiste afin que le second ne soit pas puni pour les viols commis par le premier.)

D’autres amours, d’autres amis aussi. Bouillier parle très bien de nos innombrables façons de passer le temps, de gré ou de force, et je saisis au vol ce chapitre (p. 315) sur l’addiction aux séries américaines qui occupent et dans le meilleur des cas libèrent nos vies comme une armée occupe et dans le meilleur des cas libère un territoire :

Depuis M, c’est dingue comme je me suis fait énormément de nouveaux amis et pourquoi m’en trouver d’autres ? Je n’ai pas besoin de davantage d’amis. Mes nouveaux amis me suffisent. Ils me comblent. Ce sont eux qui viennent à moi, eux qui me veulent comme ami et ils sont bien les seuls aujourd’hui [(…)] Ils sont le même remède à la solitude et au désarroi. [Ils] occupent pareillement tout mon temps libre. Ils font travailler mon imagination. Avec eux, le temps passe à toute allure. Il est toujours bien rempli. Il est plein comme un œuf. Sur leur rythme je me cale. Grâce à eux, je voyage dans l’espace et le temps. J’échappe à la durée d’ici, qui n’est pas une durée, qui n’est rien, qui n’a aucune consistance, ni lenteur ni vitesse, ni rien.

S’ensuit une interminable énumération (puisque Bouillier avoue ailleurs qu’un autre effet secondaire de son histoire de M est son goût compulsif pour les énumérations) de ses nouveaux amis, les personnages de séries américaines, et particulièrement un éloge sur quatre ou cinq pages de Treme, série ni plus ni moins susceptible de le (de se) réconcilier avec le genre humain (série dont je parlais ici, justement par comparaison avec un film qui faisait détester le genre humain).

Oh, comme je m’y retrouve, encore une fois.

Une nouveauté, toutefois : à l’occasion de ce volume-ci, j’ai écrit à l’auteur. Oh, j’aurais eu envie depuis à peu près le début, depuis d’innombrables recoins de la cathédrale, ruisselants de lumière ou cachés dans l’obscurité, mais je suis passé à l’acte en début de tome 5, à la faveur de Lino Ventura. Qu’est-ce que vous croyez, puisqu’il y a tout, dans Le Dossier M tome 5, puisque tout fait vie, puisqu’il y a du Kafka et du Günther Anders, du cafard et de l’intelligence artificielle, les effets du Viagra et ceux de la lâcheté professionnelle au bureau, du BDSM et un choral de Bach, des tests HIV et des gueules de bois, le flipper Spirit of ’76 de Gottlieb (« Il s’agissait d’éviter la chute dans le trou et, sous des dehors clinquants, ce jeu recelait une vraie métaphysique de l’existence« ) et une grille de mots croisés, la Vue de Tolède sous l’orage du Greco où le ciel domine le paysage et le drame et au contraire le Pont de Maincy de Cezanne qui a révolutionné l’art moderne parce qu’il a entièrement obturé le ciel… il y a aussi et comment s’en étonner Lino Ventura. Plus précisément, il y a une incise longue comme un chorus où Bouillier nie, conteste, réfute, une scène de L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville, où Ventura, alias Gerbier, échappe à une mort certaine, en courant dans un tunnel qui est une métaphore, une cosa mentale. J’ai écarquillé les yeux en lisant ce chapitre, et me suis décidé à lui répondre :

Bonjour Grégoire Bouillier
Je lis votre Dossier M avec des délices variés et profonds. Je suis époustouflé mais très lentement. J’ai commencé le tome 1, rouge, il y a bientôt deux ans, et je viens d’attaquer le tome 5, jaune. Je suppose que j’aurai terminé l’ensemble courant 2024.
Or cette longue durée crée des effets spécifiques, je suis amené à créer sans cesse des liens avec nombre d’autres livres que je lis ou films que je vois (etc.), comme si votre « histoire de M » repeignait le paysage. Ce genre de connexions élargissent encore le champ de votre livre pourtant déjà opulent. (…)
Ainsi, le volume 5 s’ouvre sur L’armée des ombres (film de Melville sorti en 1969, année de ma naissance et de la première course autour du monde en solitaire qui occasionne un développement de quelques 200 pages dans le volume 4, je ne l’ai pas oublié) et sur sa terrible scène du tunnel.
Sapristi et coïncidence : il se trouve que j’ai revu ce film le mois dernier, pour la première fois depuis l’enfance, il y a une quarantaine d’années. Je n’avais d’ailleurs pas compris grand chose lors de ma première vision, mais il m’en était resté beaucoup d’images, notamment le visage de Paul Meurisse sortant de l’ombre. Le revoir aujourd’hui et à mon âge fait que je crée d’autres liens.
Lors de la fameuse scène du tunnel, j’ai cru voir tout à fait autre chose que ce que je voyais. Ventura se met à courir, se fait mitrailler, et s’interrompt face à un nuage de fumée noire, une corde miraculeuse tombe du ciel, il se hisse aisément, saisit une main, se fait recueillir par ses amis et s’enfuit avec eux en voiture vers des jours meilleurs. Cette scène est tellement invraisemblable, deus ex-machina rocambolesque et abracadabrant, correspondant tellement plus à une rêverie consolatrice qu’à la cruelle réalité, que je n’y ai pas cru.
Ce que j’ai cru voir, c’était la fin de Brazil de Terry Gilliam : le héros (Jonathan Pryce), sur le point d’être torturé et mis à mort, est brusquement sauvé par des membres de la Résistance (Robert de Niro) qui font tout exploser, le libèrent et l’emportent en voiture vers un lieu sûr, grâce à leur héroïque secours il s’enfuit, rejoint sa bien aimée dans le camion de celle-ci et tous deux quittent la ville pour couler enfin des jours heureux loin du malheur. Puis, juste avant la fin, le film revient sur la situation précédente du héros qui n’a, en réalité, jamais quitté sa chaise de torture, son coeur a lâché, il est mort, et toute cette dernière séquence n’était que l’ultime giclée de réconfort que lui accordait son cerveau avant la mort.
Ainsi j’ai cru que l’Armée des ombres me faisait le même coup que Brazil sorti 16 ans après lui, plagiat ou remake par anticipation, je m’attendais à ce que ce faux happy end se termine mal et cyniquement, façon « tout ça c’était dans sa tête » d’autant plus que par une erreur d’appréciation visuelle dont je faisais une preuve irréfutable de mon interprétation, j’ai cru reconnaître « Félix » dans la personne qui tend la main à Ventura, « Félix » dont on sait qu’il est mort il y a déjà plusieurs scènes (un peu plus tard j’ai fini par admettre, à la faveur d’un gros plan, qu’il s’agissait non de « Félix » mais d’un autre personnage, « le bison » ). Pendant quelques minutes, j’ai été persuadé de voir une scène imaginaire inventée par les derniers soubresauts du cerveau de Gerbier à l’agonie. Puis, comme l’histoire se poursuivait, j’ai eu des doutes pendant les minutes suivantes, des hésitations, enfin quand j’ai vu que le film partait ailleurs j’ai définitivement évacué ma théorie stupide de plagiat par anticipation et je n’en ai parlé à personne de peur de me couvrir de ridicule.
Et puis voilà, coup de théâtre : j’attaque le Dossier jaune, tome 5, et vous venez me confirmer que c’est moi qui avais raison, pas le film !
Merci énormément pour cela, et bravo pour tout le reste,
Fabrice Vigne

Grégoire Bouillier m’a répondu. Les auteurs qui prennent la peine de prolonger (l’effet de) leur livre en répondant au courrier de leurs fans sont admirables pour plus d’une raison.

Cher Fabrice,
Merci de votre message, merci beaucoup !
C’est « drôle » ces coïncidences. (…)
Concernant L’Armée des ombres, je suis heureux que, vous aussi, ayez d’emblée perçu à quel point la scène du tunnel est improbable, à quel point il y a quelque chose d’anormal dans cette scène (même si je crois me souvenir que dans son livre, Kessel raconte que cette évasion eut réellement lieu). En tout cas, elle est filmée comme une « intervention divine » (deus ex machina) et je ne crois pas m’être trompé en disant que cette évasion, Melville la filme comme une « élévation » au sens chrétien du terme, c’est-à-dire que Gerbier est mort dans le tunnel. Tout est dans le zoom… 🙂
Bref.
Merci vraiment d’avoir partagé avec moi les ramifications que mon livre a tissées avec vous.
Que la littérature s’invite dans nos vies, que demander de plus ?
Très amicalement.
Grégoire Bouillier (avec Bmore et Penny)

Rendez-vous au sixième et dernier tome. Mais je vais sans doute prendre tout mon temps.


(1) – On ne le sait que trop : c’est la faute à Rousseau.
Saisissons à pleines mains l’occasion de citer encore une fois (je le faisais déjà il y a quinze ans) ce texte fondateur de l’écriture de soi, l’incipit des Confessions de Jean-Jacques Rousseau (1782), et prenons-en encore de la graine :

Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi.
Moi seul. Je sens mon cœur, et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vus ; j’ose croire n’être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m’a jeté, c’est ce dont on ne peut juger qu’après m’avoir lu.
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : Voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus. J’ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n’ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon ; et s’il m’est arrivé d’employer quelque ornement indifférent, ce n’a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire. J’ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l’être, jamais ce que je savais être faux. Je me suis montré tel que je fus : méprisable et vil quand je l’ai été ; bon, généreux, sublime, quand je l’ai été : j’ai dévoilé mon intérieur tel que tu l’as vu toi-même. Être éternel, rassemble autour de moi l’innombrable foule de mes semblables ; qu’ils écoutent mes confessions, qu’ils gémissent de mes indignités, qu’ils rougissent de mes misères. Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité, et puis qu’un seul te dise, s’il l’ose : je fus meilleur que cet homme-là.

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