En vente partout !
En vente nulle part, oui. Je l’ai déjà dit, L’Échoppe enténébrée, récits incontestables n’est pas en vente en librairie (mais seulement sous le manteau). Pourquoi ? Eh bien, pour certaines raisons évidentes (étant donné le prix de revient, si on enlève la marge du libraire, je vends ce livre à perte et préfère donc ne pas le vendre du tout) et pour d’autres plus occultes (voilà un ouvrage underground, pas tête-de-gondole pantoute, dédaigneux de ses chiffres de vente, exclusivité réservée aux lecteurs sérieusement motivés, qu’ils se débrouillent donc pour trouver le chemin, le Fond du tiroir ça se mérite).
Certains libraires (bonjour Yves, bonjour Christian) m’en ont affectueusement fait le reproche, mais c’est comme ça. Pas d’échoppe pour l’Echoppe.
Et pourtant, j’ai fait à ce jour deux exceptions.
1) J’ai déposé le mois dernier une poignée d’exemplaires à la librairie Bonnes nouvelles, 3 rue Dominique Villars à Grenoble. Pourquoi acceptè-je de vendre à perte ici et pas ailleurs ? Eh bien, pour certaines raisons évidentes (cette librairie-ci se distingue par son fonds, constitué de curiosités introuvables, de mille et un livres rares et précieux, exclus des circuits commerciaux ordinaires, L’Échoppe y est bien entourée), et pour d’autres plus occultes. Je dois une fière chandelle aux Bonnes nouvelles. En 2005 je leur avais confié un manuscrit, pour avis. Elles l’avaient transmis à Philippe Castells, un autre client de leur boutique. Dans l’année qui a suivi cette entremise, j’ai publié deux livres aux éditions Castells – expérience au bilan nuancé mais sans laquelle je ne me serais jamais lancé dans l’auto-édition. C’est dire si, d’aile de papillon en aile de papillon, sans l’échoppe « Bonnes nouvelles », L’Échoppe « incontestable » n’existerait pas.
2) Je reviens de Saint-Etienne, où une animation sur Les Giètes a eu lieu tant bien que mal (les gens qui m’accueillaient étaient tout à fait charmants mais foutredieu j’ai rarement vu une organisation aussi par-dessus-la-jambe ! les libraires croyant que les bibliothécaires se chargeaient de tout, et réciproquement, personne finalement n’a rien organisé du tout. Parlez-vous un peu, messieurs-dames ! Vous êtes voisins ! bref…). J’étais venu avec sous le bras quelques exemplaires de l’Echoppe, et avant de repartir je les ai confiés à la librairie Les Croquelinottes. Pourquoi ? Eh bien, pour certaines raisons évidentes (on me l’a demandé gentiment), et pour d’autres plus occultes (ils ont accepté que je ne leur concède qu’une remise ridicule de 10%, au lieu des 35% habituels).
Et c’est ainsi que L’Échoppe enténébrée, récits incontestables est désormais en vente dans deux librairies au monde. Je me demande si je ne suis pas en train de me faire récupérer par le système, corrompu, pourri, vicié, laminé, en un mot : vendu…
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