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Le coup du lapin

Comme il est fier de sa carotte le petit lapin !
Dessin : Capucine Mazille, qui m’a autorisé gracieusement à l’utiliser.

Que Nanabozo la protège !
Hep, vous, là ! Visitez le site de Capucine, il est beau !

Enfin, je peux en parler. Sans scrupules ni superstition ! J’ai le droit de cracher le morceau, je viens, aujourd’hui même, de signer le contrat d’édition de mon prochain livre. Il s’appelle Ainsi parlait Nanabozo et c’est une histoire de lapin. Bon, ce n’est pas un résumé tout à fait exact. En fait c’est une histoire assez compliquée, mais avec du lapin dedans.

Chronologie : mon précédent livre à compte d’éditeur a paru le 7 janvier 2015, vous savez, ce jour où la France a changé d’époque, et moi avec. Six ans plus tard, comment allons-nous, la France et moi ? Je vais un peu mieux qu’elle mais ce n’est pas difficile. Et j’aurai passé six ans sans publier de livre (hormis une somme autobiographique au Fond du tiroir).

Qu’ai-je donc fait entre temps puisque je n’ai pas fait de livres ? M’en parlez pas, j’ai été dé, bor, dé. J’ai fait : de la musique ; des chansons ; des spectacles ; des ateliers participatifs ; des conneries ; des confitures ; des randonnées ; un examen de conscience ; un burnoute ; une bonne dépression ; un eczéma ; des AG d’associations ; un déménagement ; deux ou trois changements de boulot et quelques pointages à Pôle Emploi ; la liquidation de la maison d’édition « Le Fond du tiroir » qui ne publiera plus jamais (sauf si… attendez… ah, non, ça, non, je ne peux pas en parler, ce n’est pas signé…) mais demeurera un blog où je continuerai de déverser mes plaisanteries et mes contributions à une réinvention de la laïcité ; enfin j’ai écrit un roman.

Ce roman a été conçu durant l’hiver 2015-2016, celui qui a été si froid que je ne me suis jamais déplacé sans mon bonnet, achevé durant l’hiver 2019-2020, celui qui a été plus doux et heureusement parce que j’avais perdu mon bonnet, recommencé quelquefois entre temps, proposé depuis à des dizaines d’éditeurs pour finalement se voir accepté (avec enthousiasme, merci) par le tout premier à qui je l’avais envoyé neuf mois plus tôt, ah ben c’était bien la peine de faire autant de frais en timbres poste pour les autres. On se connaît un peu l’éditeur en question et moi. J’ai publié trois livres chez lui par le passé.

Jamais un roman ne m’aura demandé un pareil laps (sauf ceux qui ne sont pas parus, bien fait pour eux). Enfin, au bout de quatre ans il est présentable et vous m’en voyez ravi comme le lapin, mon totem (quoique mon totem soit également la tortue, si je me souviens bien). Ce qui m’a permis de tenir bon durant tant d’hivers, sculptant avec obstination le même bloc sans jamais perdre de vue de l’esprit le lapin qui se trouvait à l’intérieur, ce sont les retours de quelques lecteurs cobayes (mille gratitudes à vous, Laurence, Fred, Yasmina, Claude, Vincent) et, à un peu plus de mi-chemin, une bourse de création accordée par le CNL. En plus de l’argent consenti, sur lequel je ne crache pas car j’ai des principes, cette bourse m’a procuré un soutien symbolique, un vote de confiance salutaire : quelqu’un, au CNL, croyait en ce projet et l’attendait. Oh, merci.

*** SPOÏLEUR ALERT !!! SPOÏLEUR ALERT !!! ***

Et maintenant, pour ceux qui ne peuvent pas s’empêcher de se spoïler, vous pouvez sans attendre la parution du bouquin l’an prochain prendre connaissance du synopsis dans le dossier de présentation adressé au CNL et qui m’a valu la bourse. Sinon, pour les autres, pour les patients et les amateurs de suspense : en gros, c’est une histoire de lapin. Vous verrez bien.

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