Et puis voilà.
Cette nuit, j’étais installé parmi de nombreux convives à une grande table tout en longueur. Ma voisine de gauche se tourne vers moi, elle se présente comme une collègue (ça veut dire quoi ? elle écrit aussi ?), et me dit de but en blanc : « Je les ai lues, tes Reconnaissances de dettes ». Allons donc ? Comment ce serait possible ? Elles ne sont toujours pas parues ! Mais je n’ai pas le temps de lui faire l’objection, je la vois qui pleure. « Ce livre m’a bouleversée. C’est comme si on m’avait greffé ton cœur dans la poitrine ». On ne m’avait jamais fait un aussi gros compliment, ni aussi romantique, ni aussi ambigu. Je me réveille.
Deux mois de retard, oh ça va, je suis au courant, l’agonie fut longue, et agonie, TMTC, ça veut dire combat. Enfin le combat est clos, la chose est faite, les Reconnaissances de dettes sont chez l’imprimeur, et les souscripteurs, que je congratule pour leur patience et leur indulgence, recevront leur exemplaire dans, disons, pour éviter une fausse promesse supplémentaire, quelques jours.
Retardataires compris, nous avons reçu 31 souscriptions (sans compter quelques « ouais ouais bien sûr que je le veux mets-m’en un de côté mais là j’ai pas mon chéquier »). La hauteur du tirage est désormais fixée : le livre sera imprimé à 50 exemplaires (sans doute la semaine prochaine, au pire la suivante). Après calculette, règlement de l’imprimeur, rétribution pourtant scandaleusement basse du travail d’orfèvre et de factotum de Patrick V. (qui s’est surpassé) et frais de port, le prix de revient du livre à l’exemplaire sera d’un peu moins de 26 euros. Alors que, vous l’aurez remarqué, son prix de vente, décidé il y a lurette, est de 20. Ah ah ah ah, mrdr, mégalole et toute cette sorte de choses ! Pour chaque livre acheté, le Fond du tiroir vous file directo six euros ! C’est le meilleur coup du Fond du tiroir, pas la peine jamais d’espérer faire mieux que ce chef d’oeuvre de gestion éditoriale, après celui-ci on arrête, normal. Vous voulez gagner six euros ? Commandez vite !
Ci-dessus la couve-plus-quat’-de-couve définitive, ultime création de Patrick « Tout-vient-à-point » Villecourt pour le Fond du Tiroir. Vous admirerez l’harmonie générale mais également le sens du détail : remarquez je vous prie, sous le PQ, trônant au sommet de la composition quoique la tête en bas, subtil hommage à mon grand-père et à ceci, le 10 Francs Mineur. Ce billet qui eut cours légal de 1943 à 1951 fut imprimé, Wikipédia me l’apprend, à 515 millions d’exemplaires. Reconnaissance de dettes avoue quant à lui un tirage de 50 exemplaires, ce qui est nettement mieux. Quarante-deux d’entre eux sont attribués, offerts, achetés ou réservés. Restent huit, si un petit regret vous saisit et que vous souhaitiez entendre mon cœur battre dans votre poitrine. Tout doit disparaître.
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